Le cancer de la vessie

1) La Fréquence et les facteurs de risque

C’est le deuxième cancre urologique après celui de la prostate. Environ 10 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France et sera responsable de 3% des décès par cancer par an. Lors du diagnostic 70% des tumeurs sont superficielles, c’est à dire n’infiltrant pas le muscle vésical, 25% sont invasives et 5% seront métastatiques.

Dans plus de 60% des cas les tumeurs de vessie sont liées à une intoxication tabagique chronique, mais également liées au monde de l’industrie des teintures, du caoutchouc, des goudrons et de la métallurgie. Certaines formes de tumeurs seront liées à une infections ou irritations chronique comme la bilharziose, la présence de calcul ou de corps étranger. Mais dans la grande majorité des cas aucun facteur de risque n’est retrouvé.

2) Le diagnostic

Le plus souvent le diagnostic est porté devant la présence de sang dans les urines (hématurie), d’envies fréquente d’uriner (pollakiuries) ou d’infections urinaires récidivantes. Mais aussi de façon fortuite au décours d’un bilan autre, sans aucun signe urinaire associé.

Les examens complémentaires comprendront la réalisation d’un examen des urines avec analyse cytologique à la recherche de cellules suspectes de malignité. Une échographie réno-vésicale permettra l’exploration de la vessie et du haut appareil. L’échographie retrouvera une image additionnelle intra vésicale dite polyploïde. Une exploration endoscopique par fibroscopie vésicale en cas de doute pourra être réalisée. L’uroscanner sera réalisé dans la cadre du bilan de l’hématurie.

3) Les traitements

* La résection trans-urétrale de vessie.

Le premier traitement sera la résection trans-urétrale de vessie, qui est le seul moyen d’affirmer le diagnostic. L’intervention se passe au bloc opératoire sous anesthésie et par voie naturelle, après s’être assuré de la stérilité des urines. Dans certain cas il pourra être préscrit une instillation pré-opératoire d’un produit appelé Hexvix® permettant de sensibiliser l’examen à l’aide d’une lumière bleue. Grâce au résecteur l’ensemble des lésions pourra être enlevées et la coagulation des vaisseaux sanguins sera assurée. Une sonde urinaire est laissée en place quelques jours après l’intervention. L’analyse histologique des prélèvements permettrons de réaliser une classification.

Les tumeurs de vessie sont classées en deux grandes catégories. Les lésions superficielles non infiltrantes du muscle vésical relevant d’un traitement conservateur et les tumeurs infiltrantes du muscle vésical dite pT2 minimum, pour lesquelles le traitement relève d’un traitement plus radical.

*Les instillations endo-vésicales

Des instillations endo-vésicales hebdomadaires seront réalisées dans les formes superficielles n’infiltrant pas le muscle vésical en fonction de leur risque évolutif. Deux grandes spécialités seront utilisées, soit la Mitomicyne soit le Bacille de Calmette et Guérin dans sa forme atténuée appelé BCG thérapie.

* La cystectomie totale.

La cystectomie totale sera indiquée dans les formes infiltrantes du muscle vésical (pT2 minimum) ou dans les formes récidivantes après échec de BCG thérapie.
La cystectomie totale consiste en l’ablation de la vessie plus ou moins de l’utérus et des ses annexes chez la femme, associé à l’ablation de la prostate chez l’homme. Une chimiothérapie première dite néoadjuvante pourra être discutée.
La fonction de réservoir vésical devra être assuré soit par la réalisation d’une nouvelle vessie dite néovessie grâce à un segment d’intestin grêle, soit par la réalisation d’une dérivation externe à la peau dite stomie.
Un suivi ultérieur régulier clinique, biologique et scannographique sera assuré.

« Retour aux Pathologies