Le cancer du testicule

I) Epidémiologie :

Il représente 1 à 2% des cancers chez l’homme et 3,5% des tumeurs urologiques.
Rare avant 15 ans et après 50 ans, il est plus fréquent entre 20 et 35 ans.

II) Facteurs favorisants :

La cryptorchidie (ou position anormale du testicule) augmente le risque de développer un cancer à l’âge adulte. L’abaissement testiculaire avant 10 ans diminue le risque. L’atrophie testiculaire est également un facteur favorisant.
Les formes familiales sont rares, mais il existe une prédisposition par mutation du gène TGCT1.

III) Anatomopathologie :

On distingue les tumeurs germinales, les plus fréquentes (90-95%) des tumeurs non germinales. Les tumeurs germinales sont classées en deux grands groupes. Les tumeurs séminomateuses (30-40%) et non séminomateuses (60-70%).

Les tumeurs séminomateuses ont un pouvoir de dissémination lymphatique presque exclusif, avec atteinte ganglionnaire rétropéritonéale puis sus-diaphragmatique.

Les tumeurs non séminomateuses, comprenant quatre types, le carcinome embryonnaire, les tumeurs du sac vitellin, le choriocarcinome et les tératomes. Ces tumeurs peuvent métastaser d’emblée à d’autres organes sans localisation ganglionnaire décelable.

IV) Clinique :

A) Symptômes

Il s’agit dans la plupart des cas d’une tumeur indolore, dure découverte fortuitement par le patient ou alors la sensation d’une pesanteur (30-40%) scrotale ou abdominale, plus rarement une douleur aiguë (10%). Le diagnostic peut se faire dans le cadre d’un bilan de stérilité, l’apparition d’une gynécomastie (5%), qui oriente vers une tumeur à cellules de Leydig ou un choriocarcinome, enfin la découverte première de métastases peut faire rechercher une tumeur.

B) Diagnostic

La première orientation est clinique avec la palpation, qui retrouve une tuméfaction dure et irrégulière du testicule. Puis l’échographie recherche une tumeur intra-testiculaire, hypervascularisée à l’échographie Doppler.
Du point de vue biologique il est indispensable de doser les marqueurs tumoraux sériques, à savoir l’alpha-foeto protéine ou AFP, la chaîne béta libre et liée de l’HCG et les LDH avant toute orchidectomie. Quant au bilan d’extension il comprend la réalisation d’un scanner thoraco-abdominal à la recherche de métastases à distance.

V) Traitement

Devant la découverte d’une tumeur testiculaire, il faut envisager une orchidectomie. Il est proposé au préalable de réaliser une cryoconservation du sperme au CECOS (Centre d'Etude et de Conservation des Oeufs et du Sperme). L’intervention se déroule en ambulatoire et consiste à réaliser une ablation chirurgicale du testicule en pratiquant une incision inguinale. Lors de cette intervention peut être mis ne place dans le même temps une prothèse testiculaire. Cette prothèse n’aura aucune fonction hormonale ou sur la production des testicules, mais uniquement un rôle esthétique. Après l’intervention un traitement complémentaire pourra être discuté en fonction de la nature histologique, des marqueurs tumoraux et du bilan d’extension. Deux grands traitements complémentaires existent, soit la radiothérapie externe soit la chimiothérapie, qui sera fonction de chaque cas. Une surveillance simple rapprochée pourra être discutée selon des critères bien précis. Par la suite un suivi régulier sera mis en place sur plusieurs années.

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