L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP)

1) La Fréquence

L’incidence de l’hypertrophie bénigne de la prostate augmente avec l’âge et devient plus fréquente à partir de 50 ans. La croissance de l’adénome est sous dépendance hormonale, la testostérone.

2) Les signes cliniques

Les signes du bas appareil urinaire sont marqués par des signes irritatifs (envies fréquentes la nuit et la journée, urgences mictionnelles) et des signes obstructifs (dysurie d’attente, diminution du jet, sensation de miction incomplète, miction en plusieurs temps, par poussée, gouttes retardataires).

3) Les examens complémentaires

Les examens comprennent la réalisation d’un toucher rectal permettant d’évaluer le volume et la consistance de la glande, un examen bactériologique des urines, un dosage sanguin de la créatinine (évaluation de la fonction rénale) et un dosage du PSA (Prostatic Specific Antigen) dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate.

Une échographie abdomino-pelvienne pourra être pratiquée. Elle permettra de rechercher une atteinte rénale, de mesurer le volume de la prostate, ainsi que le résidu post mictionnel qui doit être inférieur à 10% du volume uriné.

La débimétrie (mesure du débit urinaire) réalisée en consultation objectivera la gène mictionnelle.

4) Les complications

Les complications sont marquées par un risque de rétention d’urines, d’infections (prostatite, orchiépididymite), de la formation de calculs vésicaux, d’insuffisance rénale, d’incontinence urinaire par regorgement et plus rarement dans sang dans les urines (hémarturie).

5) Les traitements

a) Les traitements médicaux

Il s’agit du traitement de fond mis en place en 1ère intention. Les traitements améliorent qualité de vie, réduisent les symptômes urinaires, améliorent le débit urinaire et diminuent le risque de rétention aiguë urines.

* La phytothérapie, à visée anti-oedémateuse sur la prostate, anti inflammatoire et anti proliférative. Ces traitements sont bien supportés et présentent peu d’effets secondaires.

* Les alpha 1 bloqueurs urosélectif, sont des relaxant du col vésical et de l’urètre prostatique. Mais certains effets secondaires à type de vertige, hypotension, nausée ou éjaculations rétrograde peuvent être observés.

* Les inhibiteurs de la 5 alpha réductase entrainent une diminution du volume prostatique, mais également du PSA. Les effets secondaires sont essentiellement marqués par une baisse de la libido et des troubles de l’érection.

b) Les traitements chirurgicaux

Le traitement chirurgical est indiqué après échec des traitements médicaux d’au moins trois mois ou en cas de complications. Plusieurs techniques opératoires existent. Chaque patient relèvera d’un type de traitement, celui ci est fonction de la taille de l’adénome, des antécédents et de l’âge des patients. Ces interventions sont réalisées sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Une analyse des urines sera réalisée au préalable pour éliminer toute infection. La durée d’hospitalisation et les suites post opératoires seront fonction de la technique utilisée. Le risque d’incontinence après chirurgie prostatique est faible, de 0,5 à 1%. Ces interventions ne modifient pas l’érection ni l’orgasme, mais peuvent entrainer des troubles éjaculatoires.

* L’adénomectomie par voie haute: Adénome volumineux (>60g).

Il s’agit d’une intervention chirurgicale réalisant l’exérèse de l’adénome dans son plan de clivage anatomique. Cette exérèse est réalisée par une incision chirurgicale sus-pubienne, l’adénome est abordé et énucléé à travers la vessie. Une sonde urinaire est nécessaire pendant 4 à 5 jours. La pièce opératoire est systématiquement analysée par le médecin anatomopathologiste. Le résultat fonctionnel sur les mictions est progressif dans un délai d’environ 1 à 3 mois. Pendant cette période, des envies pressantes ou des brûlures en urinant pourront être ressenties.

* La résection trans-urétrale de prostate : jusqu’à 60g.

Cette intervention réalisée par voies naturelles, consiste à élargir le canal de l’urètre intra-prostatique en enlevant l’adénome qui l’entoure et qui empêche l’écoulement de l’urine. Sous contrôle visuel l’adénome est réséqué à l’aide d’une anse électrique à laquelle est appliquée un courant de section et de coagulation. Une sonde urinaire est nécessaire pendant 2 à 3 jours. Les fragments opératoires (copeaux) sont systématiquement analysés par le médecin anatomopathologiste. Le résultat fonctionnel sur les mictions est progressif dans un délai d’environ 1 à 3 mois. Pendant cette période, vous pouvez ressentir des envies pressantes ou des brûlures en urinant.

* L’incision cervico prostatique : adénome de petite taille.

Elle consiste à réaliser une simple incision, sous contrôle endoscopique à l’aide d’une anse électrique, de la région du col vésical au niveau du méat urétéral jusqu’au veru montanum. Elle est réservée aux petits adénomes.

* La vaporisation photoselective de la prostate.

L’intervention n’enlève pas toute la prostate, mais seulement la partie centrale responsable de l’obstruction. Sous contrôle endoscopique il est délivré une lumière laser de haute énergie qui entraîne une vaporisation de l’adénome à l’endroit où l’énergie est appliquée. La vaporisation laser dure entre 20 et 120 minutes en fonction du volume de votre prostate et une sonde urétrale est habituellement laissée en place jusqu’au lendemain. Le résultat final des ces vaporisations est dans le principe identique à celui obtenu par la résection transurétral conventionnelle.

La chirurgie de l’adénome n’élimine pas le risque ultérieur de cancer, raison pour laquelle une surveillance doit être poursuivie.

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