Les calculs rénaux

I) Epidémiologie

La maladie lithiasique est une pathologie courante, qui récidive fréquemment. Elle est deux fois plus fréquente chez les hommes. Environ 13% des hommes et 7% des femmes en France ont présenté des calculs urinaires symptomatiques. Les calculs urinaires sont récidivants dans 50% des cas environ, avec là encore une prédominance de la gente masculine.

Les calculs d’oxalate de calcium, sont les plus fréquents et représentent 70% des calculs. Les calculs d’acide urique ne concernent que 10% des lithiases.

II) Diagnostic

A) Clinique

Le mode de découverte est souvent réalisé au cours d’une colique néphrétique. Il s’agit d’une douleur lombaire unilatérale, de début brutal, irradiant vers les organes génitaux externes, à prédominance nocturne, très intense. Elle est décrite par les patients comme insupportable, aucune douleur aussi intense n’ayant été ressentie auparavant. C’est l’absence de position antalgique, qui fait dire de la colique néphrétique qu’elle est « frénétique ». Cette douleur est provoquée par la mise en tension brutale de la voie excrétrice. Des signes digestifs sont fréquemment associés, à type de nausées ou de vomissements. Des signes urinaires associant envies fréquentes, brûlures mictionnelles ou saignements (hématurie) peuvent être rencontrés.

B) Radiologique
1)Le cliché radiographique dit « abdomen sans préparation » (ASP)

L’ASP permet de visualiser des calculs calciques radio-opaques, qui se projetteront en regard de l’arbre urinaire. Il s’agit d’un examen de première intention souvant couplé à l’échographie.

2)L’échographie

L’échographie est un examen non irradiant, permettant de mettre en évidence l’existence d’une dilatation des cavités pyélo-calicielles, de calculs intra rénaux ou méatiques pourront être retrouvés. Mais cet examen est opérateur dépendant et présente certaines limites de détection notamment pour les petits calculs.

3)Le scanner (TDM) abdomino-pelvien hélicoïdal sans injection

Le scanner abdomino-pelvien hélicoïdal sans injection est l’examen de référence. Il remplace volontiers le couple ASP et échographie. Les calculs pourront être visualisés, précisant leur taille et leur siège.

III) Les traitements

A) Le traitement de la douleur

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont la première ligne du traitement. Si la douleur est jugée légère à modérée, l’association d’un antalgique non morphinique est possible. L’expulsion peut être spontanée dans 80% des cas pour les calculs de moins de 6 millimètres. La colique néphrétique dite compliquée (fébrile, hyper algique ou anurique) nécessitera une hospitalisation et un drainage en urgence par la mise en place d’une sonde double J. Dans le cas contraire le traitement pourra être différé lorsque le calcul n’aura pas été éliminé.

B) L’urétéroscopie

L’urétéroscopie est une intervention consistant à réaliser une fragmentation laser et une ablation du ou des calculs. La procédure est réalisée par voie endoscopique, c’est à dire par les voies naturelles, en ambulatoire. Le traitement des calculs intra rénaux se fera sous urétéroscopie souple. Grâce à une caméra le calcul sera repéré et fragmenté sous laser. Les plus grands fragments seront retirés à la pince à corps étranger. Un drainage temporaire par une sonde interne dite sonde double J sera mis en place puis retiré en ambulatoire sous anesthésie locale.

C) La Lithotritie Extra Corporelle (LEC)

Son principe repose sur l’emploi d’ondes de choc focalisées pour briser le calcul et permettre son élimination sous la forme de petits fragments. En pratique, une séance de lithotritie se déroule en ambulatoire sur un patient immobile, allongé et sous sédation. Les calculs, une fois fragmentés, s’évacuent par les voies naturelles. Il n’est pas rare d’observer une crise de colique néphrétique dans les jours suivant la LEC. 85% de fragments résiduels sont retrouvés et pourront être analysés. Il est d’avantage admis que leur absence à 3 mois est le gage du succès.

D) La Néphro Lithotomie Per Cutanée (NLPC)

Le principe de la NLPC est basé sur la ponction rénale par voie trans-cutané. Le calcul peut être retiré en monobloc ou fragmenté par ondes de choc. L’intervention nécessitera une hospitalisation de quelques jours associé à un drainage temporaire.

IV) Prévention

La formation des calculs est due dans la grande majorité des cas à des erreurs hygiéno-diététique. L’une des premières mesures à mettre en œuvre est une augmentation des apports hydriques, en répartissant régulièrement les boissons sur toute la journée. La quantité des boissons est plus importante que la qualité. Les excès de calcium, sel, sucre, protéines animales, oxalate et acide urique favorisent la formation des calculs. Il ne s’agit pas de réaliser un régime strict mais d’adopter une alimentation équilibrée en chaque aliment et sans excès.

« Retour aux Pathologies